« Sur la planète Hillys, les attaques DomZ frappent quotidiennement la population. Les troupes d'intervention des sections Alpha semblent incapables de protéger la population.
Vous incarnez Jade, une jeune reporter au passé mystérieux. Réussirez-vous à sauver la planète Hillys et à découvrir les secrets de l'invasion des DomZ ?Vos meilleures armes, une appareil photo, des compagnons fidèles et votre volonté de révéler la vérité. Mais attention, la frontière entre le bien et le mal est parfois imperceptible ».
Présentateur : Nous venons de lire l'histoire telle qu'elle est racontée par le livret du jeu. Qu'en pensez-vous ?
Moi : C'est très simple : cette petite histoire raconte à merveille ce jeu qu'est Beyond good and evil. Mais il convient de la considérer comme vraie, pas comme de nombreux jeux ou programmes dont nous lisons les caractéristiques techniques ou les critiques d'un œil méfiant, se demandant à quel point ces caractéristiques sont vraies, et si ces critiques n'enjolivent pas un peu le jeu afin de le mieux vendre, ce jeu promet d'être excellent, et il tient sa promesse.
Présentateur : Donc finalement, que pensez-vous de ce jeu, hors des critiques des journaux ?
Moi : C'est simple, c'est le deuxième meilleur jeu sorti en cette année 2003.
Présentateur : Quel est le premier ?
Moi : The Elder Scroll III – Morrowind bien entendu. J'y consacrerais un article ou vous accorderai une interview sous peu.
Présentateur : Je comprend. Pour en revenir au sujet, que trouvez-vous de si exceptionnel à ce jeu ?
Moi : Tout d'abord, il est plaisant à jouer. Je veux dire, nous n'avons aucun mal à gérer le personnage, ses déplacements, ses actions : la jouabilité est optimale, et j'ai même envie de dire confortable. Ensuite, l'histoire. On prend plaisir à la suivre, à accompagner et à guider Jade dans ses pérégrinations, dans ses énigmes et ses combats, on l'aide à survivre, à avancer. On a vraiment l'impression d'être le personnage même alors que la vue est à la troisième personne, et ça fait du temps de jeu un vrai plaisir. Enfin, les graphismes sont excellents, surtout pour un univers si étendu et si complet. Vraiment, je ne trouve rien à déplorer dans ce jeu.
Présentateur : Mais alors comment expliquez vous des ventes si médiocres ?
Moi : Les ventes n'ont pas été médiocres. Elles ont été il est vrai très décevantes, mais pas médiocres. Et bien je pense que c'est que le jeu ne s'adresse pas à un large public, mais plutôt à un public qui aime réfléchir quand il joue, qui aime trouver dans ses jeux une réelle émulation entre le personnage et son intellect.
Présentateur : Donc finalement, ce jeu aurait dû mieux se vendre ? Il a été mal considéré par le public.
Moi : Pas forcément, j'ai envie de dire que c'est un jeu auquel immédiatement, on n'adhère ou on n'adhère pas. On commence immédiatement par un combat étrange, et il ne plaît pas à tous. Vraiment, c'est un jeu simple mais complet, et si particulier dans son histoire – qui pourtant est une sorte d'histoire universelle, le combat du bien contre le mal – qu'il est difficile qu'il plaise. Et c'est habituel : quand un jeu n'a pas plu au premier abord, on n'y revient pas, l'offre extérieure est trop grande. Je doute que vous connaissiez qui que ce soit qui soit enfermé dans une cave avec pour seule compagnie un ordinateur et un jeu. Sauf dans ma cave bien entendu, je fais graver à de petits chinois des jeux piratés, mais passons.
Présentateur : D'un point de vue graphique, que diriez-vous de ce jeu ?
Moi : Il est abouti. Les graphismes sont excellents pour l'époque, les personnages et les décors ne sont pas des tas de pixels, ni des sphères posées sur des cubes façon lego. Vraiment, ils sont très travaillés et c'est un vrai plaisir d'évoluer dans un environnement sans failles, et pourtant très grand (particulièrement lorsqu'on peut s'évader du premier espace balisé).
Magnifiques graphismes non ? Présentateur : Très bien. Niveau machine, que conseillez-vous ?
Moi : Vous savez, j'ai joué à ce jeu peu de temps après sa sortie, et je ne me souviens pas avoir eu de problèmes matériels, et pourtant, je ne jouais pas sur un ordinateur d'une puissance extrême. Dans mes souvenirs, c'était une tour HP, avec pour processeur un Pentium correct, 512 Mo de RAM. J'étais à cette époque sous Windows XP, jamais je n'ai eu de problèmes de plantage ou de lag. Je conseille donc Windows XP à partir de 512 Mo de RAM, mais à moins vous ne risquez que peu de ramer un peu. Par contre, je vous déconseille d'autres versions de Windows (à la limite 98), et surtout pas Vista – que je vous déconseillerai dans tous les cas – et je ne crois pas l'avoir testé sous Windows 7.
Présentateur : Je vous remercie de vos conseils. Peut-être voulez-vous nous parler un peu plus du jeu, de l'histoire.
Moi : Avec plaisir ! Le jeu commence alors que vous êtes sur une île comportant un phare et un hangar à bateau souterrain (vous n'envisagez pas pour le moment autre chose, mouhahahaaa). Une attaque survient et après une cinématique, vous vous retrouvez à combattre des monstres qui enlèvent des orphelins que vous et votre oncle, un porc (si si) avec recueilli. Quelques évènements qui en découlent plus tard, vous vous évanouissez. Vous vous réveillez dans le phare, et apprenez que vous n'avez plus d'électricité parce que vous n'avez plus d'argent pour payer votre dernière facture. C'est ici que vous apprenez un point important et assez amusant du jeu : pour gagner de l'argent, il vous faut prendre des photos d'animaux afin de répertorier tous les animaux du jeu. Certains ne valent quasiment rien, d'autres extrêmement cher. Vous prendrez quelques photos, ferez le tour du propriétaire, et vous rendrez au hangar où votre oncle Pey'j (et je maintiens que c'est un porc) tente de réparer l'aéroglisseur familial (et qui finira au garage récupéré par un garagiste à la première sortie pour cause de panne du moteur). Je vous épargne la suite.
Le porc en question Présentateur : Pourquoi donc ?
Moi : Car on peut dire que c'est à partir de ce moment que débute réellement l'histoire, et il serait dommage de spoiler nos téléspectateurs.
Présentateur : Je comprend. Vous avez quelque chose à ajouter ?
Moi : Oh, rien de particulier. Mis à part peut-être que c'est un jeu que – étant donné qu'il s'est très peu vendu – vous pouvez trouver très facilement chez les revendeurs de jeux vidéos (mais pas à la fnac). À Game par exemple, où j'ai acheté le mien pour cinq euros. J'y ai d'ailleurs tellement joué qu'après l'avoir terminé et prêté à un ami, j'ai pu réécrire de mémoire tout le synopsis, comprenant les photos à prendre et objets à acheter ou récupérer. Vraiment un excellent jeu que je vous conseille à tous.
Présentateur : Je vous remercie.
Moi : ce fut un plaisir.
Une petite dernière. Là c'est une mission annexe, qui nécessite une bonne maîtrise des commandes, de soi, et un timing parfait L'équipe de télévision sort du studio en remballant rapidement son matériel. Je me recoiffe sommairement et prépare un petit déjeuner pour une personne. J'ai faim. Ma compagne de cette nuit passée sort de la salle de bain et vient tendrement m'enlacer. Sa peau sent le savon à la lavande et un léger parfum, très doux, agréable, et pas entêtant. Ses cheveux châtains foncés glissent dans mes mains dans une douce caresse. Elle attrape son sac à main et note son numéro de portable sur un ticket de métro qui traînait sur la table basse. - Tu m'appellera ? Pour toute réponse, je la gratifie d'un sourire et d'un rapide baiser. - À bientôt …Par la fenêtre, je la regarde s'éloigner en repensant à cette nuit. Je saisis mon porte encens et allume un bâtonnet à la cannelle. J'approche l'allumette du ticket, et la laisse entamer le petit carton violet. La flamme hésite, puis finalement le ronge tandis que je le laisse tomber dans le cendrier. Elle vient de tourner à l'angle de la rue. La flamme s'éteint, seule subsiste une braise qui termine de consumer les derniers chiffres de son n° griffonné à la hâte amoureuse.
Je retourne à mon repas.